En matière de RSE, la question des maladies professionnelles est délicate à traiter dans la mesure où ces maladies, pour être comptabilisées comme telles, doivent faire l’objet d’une reconnaissance avérée, le plus souvent émanant des réglementations locales, dont le niveau d’exigence peut varier de manière importante d’un pays à l’autre. En l’absence de législation suffisamment précise, ces maladies peuvent aussi être reconnues après une épreuve de force engagée par les victimes. C’est ce qui arrive au géant de l’électronique Samsung. Plus de dix ans après la mort de Hwang Yu-mi – un ancien ouvrier de la société décédé en 2007 d’une leucémie – et une longue campagne d’opinion menée à l’encontre de la compagnie, la direction de Samsung a déclaré, le 21 juillet, qu’elle acceptait sans condition la proposition qui sera soumise en octobre prochain par un comité de médiation concernant l’indemnisation des victimes de maladies professionnelles dans ses usines. Samsung s’est également engagée à formuler des excuses publiques à ce sujet. L’association SHARPS, qui défend les droits et la santé dans le secteur des semi-conducteurs, a recensé 320 ouvriers et anciens ouvriers de Samsung victimes de leucémie, de différentes formes de cancer et d’autres maladies (118 d’entre eux sont aujourd’hui décédés). SHARPS promet de mettre fin à un sit-in de plus de 1 000 jours devant le siège de l’entreprise à Seocho-dong (un quartier de Séoul). Pour l’organisation, ainsi que pour les associations et les syndicats qui la soutiennent, cette victoire marque un tournant dans la reconnaissance des maladies professionnelles chez Samsung, mais aussi dans d’autres grandes entreprises.