Le pouvoir de réchauffement global du méthane (CH4) est approximativement vingt-cinq fois supérieur à celui du dioxyde de carbone (CO2). A contrario, sa durée de résidence dans l’atmosphère est environ huit fois inférieure. En tout état de cause, il interviendrait pour un cinquième des émissions de GES d’origine humaine. Les émissions de CH4 d’origine anthropique proviennent principalement de l’agriculture, des mines de charbon, des sites d’enfouissement, des installations pétrolières et gazières (pour 25 % à 30 % environ). Les groupes pétroliers ont mis en place des mesures pour réduire ces émissions fugitives, mais la période de déploiement de ces initiatives est très longue et ces dernières ne sont sans doute pas encore à la hauteur des enjeux. Par ailleurs, les parties externes, comme les ONG, restent souvent démunies pour identifier l’origine des fuites. Le 11 avril, la puissante organisation américaine de défense de l’environnement, Environmental Defense Fund (EDF), a annoncé son intention de lancer d’ici à 2020-2021 un satellite baptisé MethaneSAT, dédié à la détection des fuites de méthane et à la collecte de données. L’association a déjà rassemblé une bonne partie des fonds destinés à financer cet onéreux projet, embauché un spécialiste dans le domaine satellitaire (Tom Ingersoll) et elle s’est associée à de prestigieuses universités, comme Harvard, ainsi qu’au Smithsonian Astrophysical Observatory. Les données seront consultables gratuitement par les parties concernées et le public.