Le travail contraint prospère dans le monde et touche en premier lieu les populations les plus fragiles, en particulier les personnes éloignées de leur pays d’origine. Ce travail contraint a, au cours des dernières années, surtout défrayé la chronique dans le contexte des chantiers de construction des infrastructures destinées à accueillir la Coupe du monde de football au Qatar en 2022. Mais le problème ne se limite pas au Qatar ou au secteur de la construction. Ainsi, devant le risque avéré de multiplication des cas d’esclavage moderne sur l’île Maurice dans le secteur du textile, le gouvernement de ce pays et celui du Bangladesh ont décidé de travailler sur un accord qui protégerait les ressortissants bangladais venant travailler sur l’île. Les négociations ont déjà reçu le soutien du gouvernement britannique, de l’association Anti-Slavery International, de l’Organisation internationale du travail (OIT) et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). La démarche a été précédée de nombreuses initiatives émanant d’organisations syndicales (contacts entre des syndicats bangladais et mauriciens), de marques (interpellation du gouvernement mauricien), de sous-traitants et d’exportateurs (adoption de politiques et de pratiques de recrutement garantissant les droits des travailleurs migrants) ayant permis de préparer le terrain.