L’exploitation de palmiers à huile est l’une des principales causes de la déforestation et la première en Indonésie. Par ailleurs, le principal certificat de durabilité d’huile de palme, le RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil), est très critiqué. Aussi plusieurs grandes marques ont-elles pris l’engagement de compléter ce dispositif par des mesures visant à garantir des approvisionnements sans aucune déforestation. Mais les démarches mises en œuvre sont encore loin d’apporter le niveau de garantie réclamé par les associations écologistes. La chaîne est complexe et les noix changent de mains de nombreuses fois avant de parvenir au moulin. Le 16 février, la société Unilever a franchi une étape supplémentaire en annonçant qu’elle rendait publique la localisation de l’ensemble de ses fournisseurs, soit plus de 1 400 moulins et 300 fournisseurs directs. S’il reste encore à s’assurer que ces fournisseurs gèrent effectivement et durablement les plantations de palmiers, cette mesure de transparence devrait permettre la traçabilité des approvisionnements du groupe par des tierces parties et les investigations non sollicitées sur les sites de production. Si Unilever prend le risque de faciliter la découverte de pratiques scandaleuses, il se procure en même temps les services d’« auxiliaires » extérieurs qui assureront gratuitement un rôle de lanceurs d’alerte.