Entre 140 et 150 millions de tonnes de déchets sont incinérés (avec ou sans valorisation énergétique) chaque année dans la seule Union européenne. L’incinération de ces déchets produit elle-même des résidus (entre 25 et 30 %) de la masse initiale sous la forme de mâchefers, de cendres… Après traitement, une partie de ces déchets ultimes est utilisée dans des activités de terrassement ou pour constituer des remblais. Mais ils contiennent également de nombreuses substances, et notamment des particules de métaux non ferreux, dont la concentration, variable selon la nature des matériaux, peut atteindre 10 %. Le 22 janvier, le groupe français Suez a annoncé la construction dans la zone portuaire de Gand (Belgique) d’une centrale de recyclage des métaux que ces résidus contiennent. Cette usine sera achevée d’ici à la fin de l’année. Ce ne sera pas la première de ce type dans le monde, mais la première en Europe. La production de métaux (aluminium, cuivre, plomb, zinc…) devrait atteindre 12 000 tonnes en 2019. Cette quantité n’est pas négligeable et constitue une étape importante dans l’élaboration d’une économie circulaire et l’exploitation des « mines urbaines ». Mais elle ne représente que la première pierre de l’effort à fournir pour valoriser l’ensemble des déchets incinérés dans toute l’Union.