Les partenariats public-privé (PPP) permettent à l’Etat de ne pas avancer les sommes nécessaires à la réalisation de travaux importants. En échange, l’Etat verse aux entreprises chargées de la construction des installations une redevance annuelle qui comprend le remboursement de l’investissement, les frais financiers et la maintenance. Au cours des quinze dernières années, les gouvernements successifs ont choisi ce système pour la construction de quatorze prisons ou palais de justice, notamment afin de répondre au besoin urgent de places de prison. Mais dans un rapport publié le 13 décembre, la Cour des comptes a souligné les dérives de ce type de dispositif en termes de coûts, et en particulier les loyers, dépenses et taux d’intérêt excessifs. Le rapport souligne que les loyers des PPP déjà engagés vont « monter en charge, provoquant un effet d’éviction pour les autres dépenses immobilières » et qu’il faut à l’avenir renoncer aux PPP pour la construction de prisons ou de palais de justice. De son côté, la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, s’est ralliée à l’avis de la Cour des comptes en indiquant que les futurs projets de prison privilégieront le « recours aux marchés de conception-réalisation », mais que le versement d’indemnités trop élevées ne permet pas d’envisager de résilier les PPP en cours.