Comme en témoigne la lecture des rapports annuels des grandes entreprises françaises, le développement des réseaux sociaux d’entreprise (RSE) est en plein essor. L’objectif le plus fréquent est de créer de nouveaux modes de collaboration et de faciliter les échanges entre départements ou entre entités éloignées sur un plan géographique. Mais une étude publiée à la fin du mois de novembre par la chaire intelligence RH & RSE créée par l’IGS-RH et le cabinet de conseil BDO révèle que pour l’heure, ces réseaux sociaux ne parviennent pas à casser les « silos » visibles dans les entreprises. Au contraire, ils auraient tendance à les reproduire. Les salariés sont ainsi 8,5 fois plus engagés dans les groupes créés par leur manager que dans les autres groupes et 76 % des membres des groupes appartiennent à l’équipe du manager faisant partie du groupe. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces comportements et le sentiment de méfiance généré par ces réseaux : crainte que les informations partagées servent à évaluer ou surveiller le salarié ou suscitent des jugements de valeur chez les autres utilisateurs du réseau, peur d’être perçu comme un salarié manquant de loyauté à l’égard de son manager en participant à un groupe non animé par ce manager.