Respect des droits humains, nouveau défi lié à la transition énergétique

Même si le démarrage a été lent, la progression des ventes d’automobiles électriques devrait maintenant connaître une croissance exponentielle (IE n° 263). Il en est de même des investissements dans les énergies renouvelables. Dans son nouveau rapport (World Energy Outlook) rendu public le 14 novembre, l’Agence internationale de l’énergie estime ainsi que d’ici à 2040, les énergies renouvelables devraient capter les deux tiers des sommes investies dans les centrales électriques. Cela étant, ces évolutions ne sont pas sans poser de sérieux problèmes dont il importe, à défaut de les avoir anticipés assez tôt, de se saisir sans tarder. Certains des dangers sont liés à la question du stockage de l’énergie produite, en l’occurrence les accumulateurs, dont la production devrait aussi exploser et générer une augmentation considérable de la consommation des matériaux entrant dans leur composition, comme le lithium, le graphite, le manganèse ou le cobalt. Dans un rapport de 108 pages paru le 15 novembre, l’association Amnesty International a passé en revue vingt-huit sociétés issues de plusieurs secteurs d’activité (batteries, composants de batteries, technologies de l’information et de la communication, véhicules), afin d’examiner leurs engagements et leurs initiatives pour identifier et éliminer de leur chaîne d’approvisionnement le travail des enfants et les conditions de travail indignes dans l’exploitation du cobalt en provenance de République démocratique du Congo (RDC). Si l’ONG relève plusieurs avancées encourageantes depuis la publication de son rapport sur les conditions de travail dans l’exploitation du cobalt en RDC en janvier 2016, elle remarque aussi qu’aucune des entreprises évaluées n’est totalement transparente. Loin s’en faut. Renault, la seule société française figurant dans le panel, est le groupe automobile dont les actions dans ce domaine sont les plus pauvres. Le groupe avait déjà fait preuve de la même « timidité » dans la réponse qu’il avait apportée à une question posée par un actionnaire lors de l’assemblée générale du 30 avril 2015 à propos de l’utilisation, dans ses véhicules, de minerais issus de zones de conflit en indiquant : « Dès que [le] projet [de règlement européen sur cette question] deviendra un règlement effectif, Renault pourra s’organiser pour y répondre sur la base de l’expérience acquise par Nissan aux USA. »