L’agence Bloomberg New Energy Finance (BNEF) a récemment rédigé un rapport destiné à ses clients, dans lequel elle prédit un avenir sombre pour le charbon en Inde – un des premiers producteurs et consommateurs mondiaux de ce combustible –, surtout après 2031. Ces prévisions reposent notamment sur le fait que le prix de l’électricité issue du charbon produite par les centrales supercritiques (3 890 roupies par MW.h) est désormais plus élevé que celui de l’énergie solaire (2 440 roupies par MW.h pour les plus récentes adjudications) et même que celui de l’énergie éolienne (3 460 roupies), et cet écart devrait continuer à se creuser dans les années à venir. C’est non seulement dû au renforcement des mesures environnementales (en particulier, un dispositif annoncé en décembre 2015 limitant les émissions de dioxyde de souffre, d’oxyde d’azote et de particules émanant des centrales à charbon, dispositif dont l’entrée en vigueur, initialement prévue le 1er janvier 2017, a toutefois été repoussée), mais aussi à l’augmentation des coûts de transport. Selon les experts de BNEF, le prix du charbon livré aux centrales est supérieur de 240 % à celui sorti de la mine. De son côté, Michael Bloomberg, le patron de Bloomberg LP (qui détient BNEF), a annoncé le 9 novembre qu’il allait débloquer 50 millions de dollars pour financer des campagnes, la recherche sur les impacts du charbon sur la santé et des actions juridiques contre les centrales à charbon qui contreviendraient aux règles anti-pollution. Michael Bloomberg, qui a dépensé aux Etats-Unis pour les mêmes objectifs 164 millions de dollars entre 2010 et aujourd’hui, estime que la fermeture de la plus grande partie des centrales à charbon dans le pays résulte plus de la mobilisation de la société civile que des actions gouvernementales. L’homme d’affaires, ancien maire de New York, cherche désormais des partenaires pour élargir son initiative à l’Asie.