L’un des défis majeurs pour la communauté internationale au cours des prochaines années sera de nourrir les 8,6 milliards d’habitants que la planète comptera en 2030 et les quelque 10 milliards de personnes qu’elle accueillera en 2050. La course à la terre est ouverte depuis plusieurs années et elle oppose très souvent petits paysans d’une part, et grandes entreprises et investisseurs internationaux d’autre part. Or, la cohabitation est probablement au cœur des enjeux. Non seulement parce que l’agriculture familiale représente une dimension centrale du développement selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), mais aussi parce qu’elle constitue un chaînon incontournable de la sécurité des approvisionnements d’une partie des grands groupes agroalimentaires. Selon la Banque mondiale (2017), 200 millions de petits fermiers seraient ainsi intégrés à la chaîne d’approvisionnement du secteur agroalimentaire, souvent dans des conditions de grande pauvreté. C’est la raison pour laquelle certains groupes cherchent à développer de solides partenariats locaux. C’est le cas de Mars, par le biais de son projet « Livelihoods Fund for Family Farming ». Dans ce cadre, le 10 juillet, la multinationale a lancé un nouveau programme (« Farmer Income Lab ») visant à promouvoir la recherche et à stimuler le dialogue, afin de tester des initiatives permettant de développer de nouveaux modèles et d’améliorer sensiblement le revenu des fermiers. Le groupe prévoit d’associer à son « think-do tank » d’autres entreprises du secteur et de s’adjoindre un panel d’experts, parmi lesquels des ONG. Gage du sérieux du projet, l’association Oxfam a accepté d’être le premier membre de ce panel d’experts. Parions maintenant que des modèles adaptés sortiront de cette initiative, qu’ils ne resteront pas confidentiels et qu’ils ne génèreront pas une dépendance excessive des petits producteurs à l’égard des grands groupes.