Certes, l’accord de Paris n’est pas contraignant et l’on savait, dès le 12 décembre 2015, que le plus dur restait à faire. Mais on n’osait croire que Donald Trump déciderait de retirer son pays du premier accord mondial réunissant les signatures de 195 Etats. Pourtant, il l’a fait. Le monde est consterné. Pas seulement les gouvernements (pas tous) et les associations, mais aussi un très grand nombre d’entreprises et une partie notable de la communauté financière, qui se sont très vite mobilisées, y compris aux Etats-Unis. Oui, cet homme répond favorablement à quelques communautés d’intérêts, le plus souvent aux abois, et s’engage dans un exercice de brasse coulée à contre-courant de l’histoire. Alors, cela va-t-il changer quelque chose ? Oui, tout de même. Parce que l’intention de Donald Trump, outre sa dimension politique, est de supprimer toutes les contraintes imposées, selon lui, à une partie de l’industrie américaine, pour la remettre dans la course. Ne serait-ce que pour un baroud d’honneur. Mais parce que cela freinera aussi l’alimentation déjà poussive du Fonds vert pour le climat, destiné à aider les PED à financer leur transition énergétique. Certains d’entre eux pourraient être tentés de temporiser. Mais comme nous avons déjà eu l’occasion de l’écrire dans les précédents numéros de cette lettre, les provocations de celui qui devient le président des « Etats-Désunis » vont souder davantage ceux qui sont engagés avec conviction dans la voie d’une transformation de l’économie. La conviction ne suffit toutefois pas et il faudra aussi faire preuve de pragmatisme, car les chausse-trappes disséminées par Donald Trump seront bien réelles.