Les détournements de fonds publics par les dirigeants (les « biens mal acquis ») privent certains Etats de sommes considérables. Mais depuis quelques années, des procédures judiciaires sont engagées par des associations à l’encontre de certains de ces dirigeants et des membres de leur famille afin que ces biens soient restitués aux Etats spoliés. Ainsi, le 17 mars dernier, la Suisse a-t-elle annoncé qu’elle restituait au Nigeria 380 millions de dollars extorqués par l’ancien dictateur Sani Abacha (voir Impact Entreprises n° 212). Ces détournements de grande ampleur ne se faisant pas sans que des établissements bancaires s’insèrent dans le circuit à un moment ou à un autre, les associations comptent bien mettre en avant cette responsabilité. Dans ce contexte, la Société générale vient d’être citée comme témoin assisté dans une affaire qui implique le clan du président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang, à la tête du pays depuis 1979, et en particulier son fils Teodorin Obiang. Ce dernier a été mis en examen pour blanchiment par la justice française en mars 2014 et des biens (immeuble, œuvres d’art, voitures de luxe, etc.) représentant plusieurs centaines de millions d’euros ont été saisis. Cette fortune aurait notamment été constituée à partir de commissions prélevées sur le commerce du bois, une partie d’entre elles ayant transité par une filiale de la Société générale (la Société générale de banques en Guinée équatoriale). Une affaire qui devrait inciter la banque française à rendre plus visible sa politique à cet égard, alors même que le groupe entend accélérer ses investissements sur le continent africain.