Depuis quelques mois, les offensives contre l’exploitation du charbon se font de plus en plus pressantes et, depuis quelques semaines, les déclarations de la sphère financière promettant un désinvestissement de cette énergie se multiplient. Parmi les dernières en date, celle de l’assureur Axa qui a indiqué, le 22 mai, qu’il céderait, d’ici à la fin de l’année, 500 millions d’euros d’actifs liés au charbon (les compagnies minières réalisant plus de 50 % de leur chiffre d’affaires dans le charbon et les énergéticiens tirant plus de la moitié de leur énergie de ce combustible). Deux jours plus tôt, le Crédit agricole avait communiqué en amont de son assemblée générale qu’il cesserait de financer toute nouvelle activité d’extraction du charbon. Ces décisions sont l’expression d’une prise de conscience des milieux financiers et de la volonté de détourner les ressources financières des activités les plus polluantes. Mais elles ne doivent pas occulter le long chemin qui reste à parcourir. Bloomberg New Energy Finance évaluait, en août dernier, à 275 milliards de dollars le montant de la capitalisation boursière des compagnies charbonnières et à près de 5 000 milliards de dollars le montant de la capitalisation de l’ensemble des industries fossiles. Dès lors peut-on se demander si le charbon est la victime expiatoire désignée à l’approche de la COP 21 ou si l’on assiste au début d’un véritable mouvement de fond qui va s’accélérer et toucher l’ensemble du secteur énergétique ?