Régulièrement accusé de ne pas payer (assez) d’impôts en France, le groupe pétrolier français Total se justifie par le fait que l’essentiel de ses bénéfices est réalisé hors de l’Hexagone et il publie chaque année sa contribution économique et sociale en France dans une brochure dédiée. Dans l’édition correspondant à l’année 2013, le groupe indique qu’il s’est acquitté de 900 millions d’euros dans le pays, un chiffre qui comprend toutefois l’ensemble des impôts et taxes payés (impôt sur les sociétés, impôts locaux, taxes sur les salaires, contribution pétrolière au remboursement des frais kilométriques, impôts perçus sur les dividendes versés aux actionnaires étrangers, etc.). Début mars, l’entreprise a publié la liste de l’ensemble de ses filiales consolidées, soit 903, et indiqué que d’ici à 2016, elle en fermerait 9 sur les 19 dont elle dispose encore dans des pays considérés comme des paradis fiscaux. En mai 2012, dans le cadre de la commission d’enquête du Sénat sur l’évasion des capitaux et des actifs hors de France et ses incidences fiscales, le groupe avait déjà déclaré que sa politique était désormais « de ne plus créer d’entités dans ces pays [les paradis fiscaux, NDLR] et de rapatrier les sièges sociaux des entités existantes lorsqu’on le [pouvait] ». Mais les associations qui travaillent sur les questions de transparence financière sont loin d’être satisfaites et continuent de réclamer une véritable transparence sur les liens entre les activités économiques, les résultats et les impôts versés. En d’autres termes, elles souhaitent que la compagnie publie ces chiffres juridiction par juridiction, ce que fait déjà, depuis 2012, la compagnie britannique Tullow Oil.