GDF Suez a publié à la fin de 2014 son premier rapport intégré. S’inspirant des principes édités par l’International Integrated Reporting Council (IIRC), il vise à rendre compte « du processus de création de valeur à court, moyen et long termes de l’entreprise » et ce dans une perspective d’amélioration continue. Si le document consacre une large part de son contenu à une explication du contexte et des principaux enjeux liés aux activités ainsi qu’à la stratégie mise en place pour y répondre, l’analyse isole encore trop l’entreprise de l’ensemble des acteurs économiques tous secteurs confondus et, de fait, néglige sa contribution à leurs impacts cumulés. Ainsi, en focalisant son attention sur les questions caractérisant les activités du groupe, le document omet les impacts « diffus » qui pourraient résulter d’autres facteurs et s’ajouter à ceux des autres agents. De la même manière, pour ce qui est des indicateurs chiffrés, le rapport insiste sur la performance résultant des efforts réalisés, mais il met insuffisamment en perspective l’évolution de l’impact absolu sur le milieu provenant d’une augmentation du volume d’activité : l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre par kW.h produit entre 2012 et 2020 (- 10 %) n’est ainsi rapproché d’aucune hypothèse d’évolution de la consommation d’énergie sur la même période. Enfin, si la publication de données sous une forme consolidée donne une idée des efforts consentis par l’entreprise d’un point de vue global, elle ne rend pas compte des impacts réels « ressentis » à l’échelon local ou à celui de groupes de salariés spécifiques.