Après une enquête de six mois, le journal britannique The Guardian révélait le 10 juin dernier que, pour nourrir ses crevettes d’élevage, le principal producteur mondial de crevettes, l’entreprise thaïlandaise Charoen Pokphand Foods (CP Foods), s’approvisionnait en poissons auprès de pêcheurs ayant recours à des migrants birmans ou cambodgiens réduits en esclavage. Les entretiens effectués avec certains d’entre eux parvenus à s’enfuir mettent en évidence les conditions auxquelles étaient soumis ces migrants vendus à des capitaines de navire : injections d’amphétamines pour supporter des journées de travail pouvant aller jusqu’à vingt heures, torture, exécutions sommaires… La plupart des grandes enseignes de distribution ont réagi à cette annonce. Carrefour a notamment annoncé la suspension de ses approvisionnements auprès de CP Foods jusqu’à ce que la lumière soit faite. Cette décision risque de se prolonger dans la mesure où la société thaïlandaise reconnaît elle-même ne pas avoir de visibilité sur une chaîne d’approvisionnement extrêmement complexe.