Il est toujours très difficile de se rendre compte si la marche de la communauté internationale en direction d’un monde plus durable est suffisamment rapide ou non. D’un côté, les initiatives abondent, c’est indéniable. Mais, d’un autre côté, est-il bien normal que plus de vingt ans après la conférence de Rio, la concentration de CO2 dans l’atmosphère atteigne son plus haut niveau depuis le pliocène, il y a trois millions d’années ? Est-il normal que près d’un quart de siècle après les premières interpellations sur les conditions de travail dans les usines des sous-traitants de Nike en Asie du Sud-Est, plus de mille personnes perdent la vie dans l’effondrement d’un immeuble, pour un salaire qui ne permettait même pas d’assurer leur subsistance ? Le “ paquebot ” semble poursuivre sa route imperturbablement. On peut alors se demander s’il n’est pas urgent de passer à la vitesse supérieure, de laisser libre cours à nos impatiences et d’oser des transformations plus radicales de nos comportements et de nos pratiques économiques. Une attitude qui est aussi certainement plus risquée.