L’association Ceres, un réseau qui réunit des investisseurs, des entreprises et des groupes d’intérêt public, a réalisé une étude sur la prise en compte des risques climatiques par les sociétés d’assurance américaines. Le document analyse les réponses faites par 184 compagnies d’assurances à la National Association of Insurance Commissioners (l’association fédérale des contrôleurs d’assurance américains – NAIC) et met en évidence que la plupart des assureurs présentent un faible niveau de préparation aux effets éventuels du changement climatique sur leurs activités. Le secteur des assurances de dommages est celui dont l’avancée en la matière est la plus importante, même s’il reste plus préoccupé par la question des pertes susceptibles de résulter d’événements atmosphériques extrêmes que par le changement climatique lui-même. L’une des principales mesures adoptées par ce segment consiste, par voie de conséquence, à écarter les régions les plus exposées aux impacts climatiques (en particulier les régions côtières et les zones arides). Mais d’une manière générale, le principal point motivant la prise en considération du changement climatique est la réduction des coûts liés à l’énergie. Par ailleurs, bien que la plupart des compagnies reconnaissent les risques de perte pesant sur les investissements dans les industries à forte intensité carbone, aucune ne décrit de mécanisme visant à exclure ce type d’industrie de ses opérations. En revanche, la moitié des sociétés d’assurance de dommages de grande ou moyenne taille ont élaboré des produits spécifiquement destinés aux activités à bas carbone. Enfin, les auteurs de l’analyse suggèrent au secteur d’étudier davantage l’influence du réchauffement climatique sur les vecteurs de diffusion des maladies, les migrations de population, la fragilisation des infrastructures…