Depuis deux ans environ, le régime birman a entrepris des réformes indiscutables qui l’éloignent peu à peu du banc des régimes bannis par la communauté internationale. La leader de l’opposition, Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix, maintenue à résidence pendant près de vingt ans et dont le parti avait largement remporté les élections législatives (jamais validées) organisées par la junte militaire en 1990, a ponctué ce virage par une tournée mondiale triomphale en 2012. Mais la Birmanie n’est pas pour autant devenue une démocratie. Le mouvement de contestation qui se maintient autour du projet de mine de cuivre de Monywa rappelle du reste que l’exploitation des ressources minières constitue rarement un facteur de développement durable, sauf à s’appuyer sur des principes démocratiques solides. Par ailleurs, le rapporteur spécial des Nations unies a souligné, à l’issue de sa visite en Birmanie en février, que les violations des droits humains persistaient, avec notamment des cas de torture dans les prisons et des exactions dans l’Etat de Kachin et l’Etat d’Arakan. Enfin, l’organisation Reporters sans frontières (RSF) dénonce le nouveau projet de loi, présenté le 3 mars 2013 au Parlement et qui prévoit qu’une publication pourra être considérée comme illégale sur la base d’accusations très vagues, une orientation que RSF juge liberticide.