La communauté internationale et les petits partis locaux attendent beaucoup du nouveau gouvernement australien en matière climatique

Le 21 mai 2022, le parti travailliste a remporté les élections fédérales australiennes. Il a eu la majorité à la Chambre des représentants (77 sièges sur 151), mais pas au Sénat. De leur côté, les candidats indépendants (représentés notamment par le groupe Teal, supporté par des courants écologistes) ont fait une percée (10 sièges). Les Verts, quant à eux, n’ont obtenu que quatre circonscriptions (au lieu d’une seule lors de la précédente législature). Au Sénat, avec 12 sièges, les Verts représentent le troisième parti politique derrière les travaillistes (26 sièges) et le parti libéral (14).

La campagne n’a pas offert à l’environnement la place qu’il méritait. De manière générale, les candidats des deux grands partis (travailliste et libéral) ont préféré concentrer leurs argumentaires sur le coût de la vie, l’économie et la santé. Mais la montée en puissance des petites formations, même si elle reste relative, pourrait changer la donne.

L’Australie est en retard en matière d’efforts climatiques. Le pays s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 28 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005. Toutefois, le nouveau Premier ministre Anthony Albanese s’est fixé un nouvel objectif de réduction de 43 % et vise à ce que 80 % des besoins en électricité soient issus d’énergies renouvelables à la même échéance. Selon l’institut berlinois Climate Analytics, ce nouveau cap est néanmoins insuffisant pour répondre à l’objectif de l’accord de Paris de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius. Le pays devrait plutôt tendre vers une réduction de 60 %.

La dépendance de l’Australie au charbon en fait l’un des plus grands émetteurs de carbone par habitant au monde. Pour les écologistes, l’élimination rapide des centrales électriques au charbon et des mines est incontournable pour atteindre des objectifs plus ambitieux. L’électricité à base de charbon diminuera probablement plus rapidement avec ce gouvernement qu’avec le précédent, et ce, d’autant que les centrales au charbon sont, pour la plupart, proches de la fin de leur durée de vie. Mais aucun engagement n’a encore été prononcé dans ce sens par le nouveau gouvernement. De plus, ce dernier devra affronter le sujet très sensible de l’aménagement de la transition énergétique pour les salariés et les communautés concernés.