Répartition de la valeur

La pression des acteurs de la société civile sur les gouvernements dans les prétoires s’intensifie. En témoigne la décision, le 17 juin 2021, d’un tribunal belge qui a déclaré qu’en ne prenant pas toutes les « mesures nécessaires » pour prévenir les effets préjudiciables du changement climatique, l’État belge avait commis une infraction au droit civil belge et violé la Convention européenne des droits de l’Homme. Les investisseurs sont aussi de plus en plus exigeants à l’égard des sociétés pétrogazières et s’expriment désormais très librement à travers leurs votes en assemblée générale. Plus largement, les questions écrites en assemblée se multiplient. Cette année, plus de 750 questions écrites sur différents sujets ont été adressées aux 35 entreprises du CAC 40 de droit français dont l’assemblée a déjà eu lieu. Les ONG commencent à faire pression sur les banques chinoises. La problématique du lobbying continue à faire l’objet de l’attention des acteurs de la société civile, tout comme de celle des investisseurs qui s’intéressent désormais aussi à la reconnaissance faciale. Les peuples autochtones entrent dans le débat et rappellent de manière concrète le respect que nous devons accorder à la planète. Pour autant, l’augmentation de cette implication ne se traduit pas de façon visible en une répartition plus juste de la valeur créée par l’activité économique. En 2020, pour la première fois depuis vingt ans, le nombre d’enfants qui travaillent dans le monde est reparti à la hausse. Ce constat navrant ne peut qu’inciter à poursuivre l’effort.