Investisseurs : climat, États-Unis, hydrocarbures

Lors de l’assemblée générale de Chevron du 26 mai 2021, une proposition demandant que l’entreprise réduise les émissions de gaz à effet de serre de ses produits a recueilli 61 % des votes malgré l’opposition du Conseil d’administration. Néanmoins, la plus grosse sensation est venue de l’assemblée d’Exxon qui se déroulait le même jour. Le petit fonds activiste Engine No. 1, qui gère à peine plus de 250 millions de dollars d’actifs, présentait quatre administrateurs pour « réénergiser » Exxon. Trois d’entre eux ont été élus : Kaisa Hietala (ancienne vice-présidente des produits renouvelables chez Neste), Gregory Goff (ancien P.-D.G. d’Andeavor) et Alexander Karsner (stratège senior chez Google X). Pour parvenir à ce résultat, Engine No. 1 a mené une campagne de vote par procuration de 30 millions de dollars sur six mois. L’offensive a tiré parti d’années de désenchantement envers un conseil d’administration figé pour obtenir le soutien des trois plus grands régimes de retraite étatsuniens (CalSTRS, CalPERS et New York State Common) ainsi que des plus importantes sociétés de gestion mondiales (State Street, Vanguard et BlackRock). Ce succès spectaculaire pourrait produire une petite réaction en chaîne dans le secteur des hydrocarbures.