L’Europe consomme 5,5 millions de tonnes de plastique PET (polyéthylène téréphtalate) environ par an, dont moins de 5 % sont réutilisées pour produire de nouvelles bouteilles. Le 10 septembre, le groupe Suez – qui fait actuellement l’objet d’une offre de rachat (contestée) de la part de son concurrent Veolia – a annoncé un partenariat avec l’entreprise canadienne Loop Industries pour construire une usine de recyclage de PET en Europe, dont le lieu sera défini d’ici à mi-2021. Il s’agira de la plus grande installation mondiale de ce type. Elle aura une capacité de production annuelle de 4,2 milliards de bouteilles alimentaires (84 000 tonnes) à partir de 2023. Ces bouteilles seront entièrement d’origine recyclée et indéfiniment recyclables. Pour apporter une contribution décisive à la lutte contre la pollution au plastique, ce projet devra néanmoins respecter plusieurs conditions : l’effort de collecte des plastiques ne devra pas être supporté de manière déraisonnable par les consommateurs et/ou les contribuables ; le coût de production devra être compétitif par rapport à celui de la matière vierge, dont les prix sont actuellement au plus bas (IE n° 327) ; il conviendra de s’assurer qu’une proportion substantielle des déchets collectés puisse être injectée dans le processus de production ; enfin, l’augmentation du volume de matière recyclée devra être très sensiblement supérieure à l’évolution de la consommation de plastique PET.