Le directeur général de Rio Tinto admet que son groupe a fait un mauvais choix en détruisant un site ancestral

Une grotte située dans les gorges de Juukan en Australie a été détruite par Rio Tinto le 24 mai dernier dans le contexte de l’extension d’une mine de fer. Ce lieu était considéré comme un site ancestral sacré (IE n° 324). Convoqué le 7 août dans le cadre d’une enquête parlementaire, le président de la compagnie, Jean-Sébastien Jacques, a expliqué que la société avait envisagé quatre options pour agrandir sa mine. Trois d’entre elles auraient évité le site. Mais elle a opté pour la quatrième qui consistait à détruire la grotte afin d’accéder à une quantité de minerai plus importante et à plus haute teneur. Il a déclaré que les propriétaires traditionnels de la terre n’avaient jamais été informés des autres options, qui auraient pu protéger le site. Il est donc légitime de penser que le consentement préalable, libre et éclairé n’était pas acquis. Rio Tinto a reconnu qu’elle avait laissé passer plusieurs occasions de mieux communiquer avec les propriétaires fonciers traditionnels ou de repenser son plan d’extension de la mine. Jean-Sébastien Jacques a renouvelé ses excuses auprès des représentants des populations autochtones locales et admis que les événements de Juukan « n’auraient pas dû se produire ». De son côté, le plus grand fonds de pension du pays, AustralianSuper, actionnaire de Rio Tinto, s’est engagé le 7 août à exiger et vérifier la mise en œuvre d’« une véritable responsabilité » de la part de l’entreprise.