En Inde, la relance économique menace les droits sociaux élémentaires

La relance de l’activité économique, après son arrêt brutal du fait de la crise sanitaire, suscite des débats animés en France, notamment en ce qui concerne la durée du temps de travail. La France n’est toutefois pas la seule concernée par cette polémique. Depuis quelques jours, l’Organisation internationale du travail et les organisations syndicales attirent l’attention sur les mesures instaurées en Inde : six Etats ont déjà annoncé leur intention de suspendre certaines lois sur les salaires et les heures de travail pour aider l’industrie à se rétablir après un blocage de sept semaines. Les Etats, dont beaucoup sont gérés par le Bharatiya Janata Party (BJP) – dirigé par le Premier ministre Narendra Modi – affirment que ces changements sont nécessaires pour relancer l’économie. En avril par exemple, le gouvernement du Gujarat (70 millions d’habitants environ) a autorisé les usines à augmenter le temps de travail journalier de huit à douze heures. Certains Etats, comme l’Uttar Pradesh (235 millions d’habitants), ont fait passer le temps travail à douze heures par jour et à soixante-douze heures par semaine. Le 6 mai, le gouvernement de l’Uttar Pradesh a suspendu trente-cinq des trente-huit lois régissant les syndicats, les conflits du travail et le travail en sous-traitance pour une période de trois ans. Les syndicats sont très inquiets, car de nombreux Etats se préparent à adopter la même ligne de conduite sans consulter de quelque manière que ce soit les organisations syndicales.