Les actionnaires de Total appelés à exiger du groupe une politique climatique plus ambitieuse

En tant qu’entreprise emblématique du paysage économique français, la compagnie pétrolière Total est très « sollicitée » par les acteurs de la société civile. Ainsi, le 24 janvier dernier, à l’initiative du Forum pour l’investissement responsable (FIR), l’association Greenpeace France a présenté devant un parterre de gestionnaires de fonds et d’investisseurs financiers le projet de résolution qu’elle entend déposer à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale de Total, le 29 mai 2020. Ce projet prévoit de demander à l’entreprise d’indiquer dans son rapport de gestion : la stratégie adoptée pour rendre ses activités compatibles avec les objectifs de l’accord de Paris ; ses objectifs de réduction – en valeur absolue – des émissions, directes ou indirectes, de gaz à effet de serre (GES) des activités liées à la production, à la transformation et à l’achat de produits énergétiques (scopes 1 et 2), mais aussi à l’utilisation par les clients des produits vendus pour usage final (scope 3) à court, moyen et long terme ; la stratégie mise en œuvre pour atteindre ces objectifs. L’association poursuit sa concertation avec la communauté financière.

Les initiatives de ce type se multiplient à travers le monde, et pas seulement aux Etats-Unis. Ainsi, en Australie, l’association Australasian Centre for Corporate Responsibility (ACCR) a-t-elle prévu de déposer des projets de résolution auprès de deux sociétés pétrolières australiennes (Santos Ltd et Woodside Petroleum Ltd) en vue de leur prochaine assemblée générale. Le premier projet invitera les deux sociétés à suspendre leur adhésion aux associations de l’industrie dont le plaidoyer va à l’encontre des objectifs de l’accord de Paris. Le second leur demandera de fixer des objectifs de réduction des émissions compatibles avec cet accord, d’aligner leurs dépenses d’investissement sur ces objectifs et d’inciter les dirigeants à atteindre ces cibles.