Dieselgate (suite)

En 2015, le groupe automobile Volkswagen était accusé d’avoir placé sur ses véhicules diesels un logiciel qui déclenchait le système de contrôle des émissions d’oxyde d’azote lors des tests en laboratoire et qui se désactivait sur route. Cette affaire a déjà coûté au constructeur allemand 30 milliards de dollars en réaménagement de véhicules, amendes et provisions aux Etats-Unis et a fait chuter son cours de Bourse de plus de 50 % en six mois. En juin 2016, la commissaire européenne au Marché intérieur et à l’Industrie avait appelé Volkswagen à verser volontairement aux propriétaires de voiture européens une compensation comparable à celle qu’il devrait verser aux consommateurs américains (IE n° 240). Plusieurs associations de défense des consommateurs ont depuis vu le jour sur le Vieux Continent.

Le 30 septembre s’est ouverte à Brunswick en Allemagne une procédure collective qui regroupe plus de 450 000 personnes qui demandent réparation du préjudice qu’elles estiment avoir subi dans cette affaire. Mais le groupe estime qu’il n’y a pas eu préjudice et que la requête est donc sans fondement. De plus, l’examen de ce recours devrait durer au moins jusqu’en 2023 et, si le jugement allait dans le sens des plaignants, ces derniers devraient ensuite faire valoir individuellement leurs droits. Une nouvelle audience est prévue le 18 novembre. En attendant, le résultat net du groupe reste au beau fixe puisqu’il a enregistré 11,3 milliards d’euros en 2017 (après une perte de 1,6 milliard en 2015, l’année du scandale, et un résultat positif de « seulement » 5,1 milliards en 2016), 12,1 milliards en 2018 et 3,1 milliards au premier trimestre 2019. Des bénéfices confortables qui ont permis à l’entreprise d’annoncer en fin d’année dernière un investissement de 30 milliards d’euros dans les véhicules électriques d’ici à 2023.