En Ouganda, le gouvernement renonce à un barrage hydraulique pour des raisons écologiques

L’énergie hydraulique est considérée comme une énergie propre et elle est la troisième source d’électricité mondiale après le charbon et le gaz. Il existe 60 000 grands barrages environ dans le monde (dont près de 4 000 ont une fonction hydroélectrique) et plusieurs milliers d’entre eux sont en construction ou en projet. Mais ces ouvrages ne sont pas aussi parfaits qu’ils le paraissent. Sur un plan environnemental, les barrages émettent des gaz à effet de serre (surtout du méthane) du fait de la décomposition de l’importante quantité de végétaux submergés. Ils portent aussi atteinte à la biodiversité en perturbant les migrations de certaines espèces aquatiques, par exemple, et en détruisant des écosystèmes entiers lors de leur mise en eau. Ils peuvent aussi s’accompagner du déplacement, pas toujours consenti, de la population humaine (le fameux barrage des Trois-Gorges en Chine a provoqué le déplacement de plus de 900 000 personnes) et perturber sérieusement le mode de vie de nombreuses communautés qui ne bénéficieront pas nécessairement des avantages du barrage. Aussi ces projets suscitent-ils souvent une forte mobilisation des opposants, même si ces derniers parviennent rarement à les faire annuler. Pourtant, fin août, le gouvernement ougandais a rejeté le projet de barrage (350 MW) envisagé sur les chutes de Murchison sur le Nil Blanc. Quelques semaines auparavant, le Premier ministre du royaume de Bunyoro Kitara avait adressé une lettre à l’autorité de régulation de l’électricité dans laquelle il précisait que l’ouvrage affecterait la faune et la flore, et diminuerait l’attrait touristique du site, l’un des plus merveilleux du pays. Le gouvernement a entendu les arguments du Premier ministre et estimé que le potentiel touristique du parc national était plus rentable que le projet hydroélectrique.