Chacun à leur manière, Britanniques et Français veulent réduire les déchets en plastique

Le gouvernement britannique a lancé, le 18 février, une consultation sur l’instauration d’une nouvelle taxe sur les emballages en plastique. Cette taxe s’appliquerait aux producteurs d’emballages en plastique ne respectant pas un seuil minimal d’au moins 30 % de contenu recyclé à partir d’avril 2022. La consultation porte sur le champ d’application de la taxe, sur les entreprises qui devront l’acquitter et sur la manière d’évaluer le contenu des matériaux à recycler. Selon un autre projet, les producteurs devraient également payer la totalité du coût de recyclage ou d’élimination de leurs emballages en fin de vie. Actuellement, ils ne supportent que 10 % du coût de traitement. Le gouvernement espère inciter les fabricants à trouver des solutions pour utiliser moins d’emballages et à opter pour des emballages plus faciles à recycler. Les industriels devraient également payer davantage lorsque les emballages sont plus difficiles et plus coûteux à recycler. Ces dispositifs devraient rapporter entre 800 millions et 1 milliard de livres, qui seraient affectées au recyclage et à l’élimination des déchets. Une troisième consultation porte sur la mise en place d’un système de consigne. La date limite a été fixée au 19 mai 2019 pour les trois consultations.

De son côté, la France a choisi une voie plus libérale. Le 21 février dernier, treize entreprises (distribution, agroalimentaire, cosmétique), trois ONG (Fondation Tara Expéditions, Fondation Ellen MacArthur, WWF France) et le ministère de la Transition écologique et solidaire ont signé un pacte selon lequel les entreprises signataires s’engagent notamment à : prendre des mesures pour éliminer les emballages en plastique problématiques ou inutiles – dont les acteurs établiront une liste – d’ici à 2025 (d’ici à 2022 pour le PVC) ; éco-concevoir les emballages pour les rendre réutilisables ou recyclables à 100 % d’ici à 2025 ; atteindre collectivement 60 % d’emballages plastiques effectivement recyclés d’ici à 2022 ; incorporer en moyenne 30 % de matières plastiques recyclées dans les emballages d’ici à 2025. Les ONG auront pour mission de suivre la progression des engagements et de s’assurer que les sociétés ne mènent pas des actions de lobbying allant à l’encontre de leurs engagements. L’Etat, quant à lui, s’engage à renforcer les filières de recyclage et à étudier la mise en œuvre de mécanismes financiers incitant à l’éco-conception. D’autres associations critiquent ce plan en soulignant qu’il ne s’adresse qu’aux entreprises signataires et qu’il ne prévoit aucun objectif chiffré de réduction des volumes d’emballages en plastique jetables utilisés. Leur progression pourrait neutraliser les effets positifs dus à l’incorporation de matière recyclée.