Une étude compare la lutte des laboratoires pharmaceutiques contre l’antibiorésistance

La résistance aux antibiotiques pourrait devenir la première cause de mortalité en 2050 selon une étude britannique de 2014 et cette nouvelle menace inquiète la communauté internationale en général et certains investisseurs financiers en particulier (IE n° 244). L’organisation à but non lucratif Access to Medicine Foundation a publié, le 23 janvier, la première étude indépendante évaluant les efforts déployés par l’industrie pharmaceutique pour s’attaquer à la question de la résistance microbienne. Le rapport analyse 30 sociétés : 8 grands groupes internationaux (dont le français Sanofi), 10 fabricants de produits génériques, 12 sociétés biopharmaceutiques. Trois critères ont été examinés : l’effort de recherche pour le développement de nouveaux antimicrobiens, les politiques adoptées pour s’assurer que les antibiotiques sont produits de manière responsable, les approches choisies pour vérifier que ces substances sont accessibles et utilisées judicieusement. Dans ses conclusions, le document révèle que vingt-huit antibiotiques, actuellement dans leur dernière phase de développement, ciblent des agents pathogènes considérés comme particulièrement critiques sur le plan de l’antibiorésistance. Mais seulement deux d’entre eux sont accompagnés de plans visant à s’assurer qu’ils seront accessibles et utilisés judicieusement. Huit sociétés se sont fixé des seuils à ne pas dépasser dans les eaux usées rejetées dans le milieu et quatre seulement ont imposé ces limites à leurs fournisseurs (GSK, Johnson & Johnson, Pfizer, Roche). Enfin, quatre entreprises ont engagé une démarche pour dissocier les bonus des agents commerciaux du volume d’antibiotiques qu’ils vendent. Selon la fondation, le secteur des génériques, qui produit le plus important volume d’antibiotiques, a engagé tardivement sa lutte contre l’antibiorésistance et dispose, de ce fait, du plus grand potentiel pour lutter contre cette menace.