Energies fossiles : Cambridge préfère l’engagement au désinvestissement

Pour maintenir l’augmentation moyenne de la température de la planète largement au-dessous de 2° C, il est indispensable d’orienter les investissements vers les énergies renouvelables, si possible au détriment des énergies fossiles. Par ailleurs, il sera impossible de tenir l’engagement climatique si l’on brûle ne serait-ce qu’un tiers des réserves fossiles connues. Du coup, les campagnes mondiales invitant toute personne physique ou morale (fondations, universités, collectivités locales, investisseurs institutionnels, etc.) à désinvestir des énergies fossiles se poursuivent. Les universités américaines et britanniques sont ainsi l’objet de pressions de la part des étudiants pour retirer de leurs fonds de dotation (endowment funds) tout investissement dans des sociétés gazières, pétrolières ou charbonnières. C’est le cas de l’université de Cambridge, qui dispose d’une dotation de 5,9 milliards de livres (à fin 2014). A l’issue de la publication du rapport rédigé par son groupe de travail chargé depuis 2015 de l’analyse de la prise en compte des critères sociaux, environnementaux et de gouvernance dans ses investissements, l’université de Cambridge a indiqué qu’elle ne procèderait plus à l’avenir à aucun placement dans le charbon et les sables bitumineux (tout en précisant qu’elle ne disposait actuellement d’aucun intérêt dans les sables bitumineux et que ses participations dans le charbon étaient négligeables). Le groupe de travail ne préconise toutefois pas de retrait des autres énergies fossiles, car tout en reconnaissant l’existence d’une « bulle carbone » qui fait peser un risque sur certains placements, il estime qu’un « engagement auprès des sociétés de gestion peut intégrer de telles considérations et impliquer, lorsque cela est possible, des stratégies de désinvestissement progressif, et ceci en conformité avec les performances attendues du portefeuille ». Cambridge rejoint ainsi la position de son rival de toujours, Oxford, qui dispose, avec 4,2 milliards de livres, du deuxième fonds de dotation parmi les universités britanniques.