Lancôme cède aux autorités chinoises et annule le concert de Denise Ho

Le championnat d’Europe de football, qui se déroule en France du 10 juin au 10 juillet 2016, est l’occasion pour les associations et les organisations syndicales de rappeler les mauvaises conditions de travail et les salaires misérables pratiqués dans les unités de fabrication d’articles de sport et de souligner la distorsion exorbitante existant entre ces rémunérations et les sommes faramineuses consacrées au sponsoring. Dans une nouvelle étude, publiée le 1er juin 2016, le collectif De l’éthique sur l’étiquette met en évidence une situation qui non seulement ne s’est pas améliorée, mais s’est au contraire aggravée depuis son étude précédente, qui date de 1998). Ce constat ne semble malheureusement pas émouvoir les grandes marques de sport citées dans le document (Nike, Adidas, Puma). Pourtant, dans d’autres circonstances, les marques font attention à ce que leur image ne soit pas associée à certaines pratiques (comme le dopage) ou à des manifestations ou personnalités susceptibles d’entraîner un préjudice commercial. C’est ce qui semble avoir conduit la marque Lancôme, filiale de L’Oréal, à annuler un concert, prévu le 19 juin dans un quartier de Hongkong (Sheung Wan), de la chanteuse hongkongaise Denise Ho, connue pour son soutien à un développement démocratique de Hongkong et à la Révolution des parapluies à l’automne 2014. Face au mécontentement des autorités chinoises, relayée par le journal officiel Global Times, la marque de cosmétiques française a opté pour l’annulation en prétextant des problèmes de sécurité.