Le développement des parcs éoliens comporte aussi des contraintes sociales

Les deux tiers environ de la production d’électricité du Kenya sont d’origine renouvelable, et plus de 95 % proviennent de l’énergie hydraulique et de la géothermie. L’énergie éolienne est, quant à elle, encore marginale. Elle constitue toutefois pour le pays un important potentiel, concrétisé par le développement du plus important parc éolien du continent africain (Turkana). Cependant, ces projets, souvent de grande envergure, ne sont pas sans risque sur le plan social. Les autorités doivent, en particulier, veiller à ce que les populations locales soient justement indemnisées pour les éventuels préjudices résultant de l’occupation des terres auxquelles ces populations avaient accès. Ainsi, la très récente modification du tracé de leur projet par les promoteurs de la ferme éolienne de Bharani, en raison d’un changement de la vitesse du vent sur l’emplacement initialement prévu, a entraîné la résiliation des baux conclus avec les fermiers locaux et les autorités doivent maintenant prévoir un dédommagement équitable. D’autres projets peuvent se heurter à de plus grandes difficultés pour leur mise en œuvre. Cela a été le cas, par exemple, pour la construction du parc éolien de Kinangop (38 turbines), abandonnée fin février. Le projet devait initialement être finalisé au milieu de l’année 2015. Mais l’opposition des habitants, en désaccord avec la proximité excessive de certaines installations et l’insuffisance du montant des indemnités compensatrices, a généré un délai qui a eu raison de la patience des investisseurs.