Les sociétés chinoises pourraient chercher à développer les centrales à charbon à l’international

Un moratoire de trois ans sur l’ouverture de nouvelles mines de charbon a été décrété par le gouvernement chinois. L’opinion publique et les autorités s’inquiètent de la multiplication des épisodes de forte pollution de l’air dans le pays, qui causeraient chaque année la mort de 1,6 million de personnes. Le charbon, qui représente 65 % de la consommation énergétique du pays, est pointé du doigt. Outre les préoccupations environnementales, c’est aussi la crise du secteur qui est à l’origine de ce moratoire. La demande s’érode : la Chine et l’Inde, qui sont les plus gros consommateurs, ont annoncé la réduction de leurs importations en 2015 de respectivement 30 et 49 %. L’industrie est donc en surcapacité et la production chinoise a tardé à s’adapter. Les restructurations se succèdent, à l’image de Longmay Group (un des plus gros exploitants chinois), qui a annoncé en septembre 2015 la suppression de 100 000 postes. Le pays a également annoncé, le 17 janvier, la fermeture de plus de 1 000 mines dont la production annuelle n’excède pas 300 000 tonnes. Aux Etats-Unis aussi, d’importants producteurs de charbon se déclarent en faillite pour pouvoir restructurer leur dette, à l’instar d’Arch Coal (deuxième producteur américain). En dépit de ces difficultés, le charbon pourrait encore résister aux pressions économiques et écologiques, et les sociétés chinoises devraient accélérer la recherche de débouchés à l’international. Ainsi China’s Dongfang Electric Corporation et China Engineering Electric Corp viennent-elles d’annoncer, coup sur coup, la construction de plusieurs centrales à charbon en Egypte et au Pakistan.