La lutte contre certains pesticides « tueurs d’abeilles » commence à porter ses fruits

Depuis quelques années, les populations d’abeilles sauvages et domestiques diminuent dramatiquement. La Commission européenne a récemment rendu publique une étude alarmante réalisée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Sur 1 965 espèces d’abeilles sauvages recensées en Europe, 10 % seraient menacées d’extinction. Plusieurs causes seraient à l’origine de ce phénomène, parmi lesquelles la baisse de la biodiversité végétale, l’urbanisation, le réchauffement climatique et l’utilisation de produits phytosanitaires et de pesticides. Une classe d’insecticides est particulièrement montrée du doigt : les néonicotinoïdes. En Europe, trois néonicotinoïdes ont été interdits pour une période de deux ans en 2013. Alors que la Commission devrait réexaminer sa décision d’ici à la fin de l’année, l’Assemblée nationale a voté l’interdiction de toute la famille de cette substance à partir de 2016. La loi doit maintenant être examinée par le Sénat. Aux Etats-Unis, où ces produits ne sont pas interdits, de nombreuses associations environnementales font pression sur les entreprises pour qu’elles les bannissent. Le 9 avril, la chaîne de distribution américaine, Lowe’s, spécialisée dans le matériel de construction et le jardinage, et particulièrement visée par les protestations des activistes, a décidé d’éliminer progressivement toute vente de pesticides contenant des néonicotinoïdes d’ici à quatre ans.