L’Australie a réduit ses émissions de GES en 2013, mais l’effort va-t-il être poursuivi ?

Selon le ministère australien de l’Environnement, les émissions de gaz à effet de serre de l’Australie auraient diminué de 0,8 % en 2013. La plus forte baisse a été enregistrée dans le secteur de l’énergie électrique (- 5 %), qui a surtout bénéficié d’une forte baisse de la demande (- 2,8 %), pour atteindre son plus bas niveau depuis 2006. Ces données relancent le débat sur la taxe carbone, instaurée le 1er juillet 2012 et supprimée par le gouvernement conservateur après sa victoire aux élections législatives en septembre 2013. La décision ne peut toutefois être validée qu’avec l’aval des nouveaux sénateurs (ils ont pris leurs fonctions le 1er juillet dernier). Les partisans de la taxe carbone entendent bien s’appuyer sur ces éléments pour démontrer que la taxe a un réel impact sur la diminution des rejets de GES. A l’inverse, selon le Sydney Morning Herald, le Business Council of Australia, qui réunit plus de cent entreprises parmi les plus importantes d’Australie, a écrit au Premier ministre, Tony Abbott, pour lui demander de revoir l’objectif fixé par le pays en termes d’énergie renouvelable (20 % du mix d’ici à 2020). Il précise dans un document de 17 pages que cet objectif constitue une politique publique « pauvre » qui n’est plus pertinente dans le contexte australien actuel, qu’il contribuerait à une augmentation du prix de l’énergie et rendrait plus difficile la fourniture d’un service fiable. Cette position tranche avec celle formulée quelques semaines auparavant par une autre association professionnelle australienne, l’Australian Industry Group, qui encourageait le Premier ministre à conserver cet objectif, estimant que sa réduction ne génèrerait pas de baisse du prix de l’énergie.