Greenpeace conteste le calcul des dépenses d’EDF pour prolonger la durée de vie des centrales nucléaires

Le prolongement de la durée de vie des centrales nucléaires françaises est un sujet qui revient très régulièrement à l’ordre du jour. Sur un plan économique, en allongeant la durée des réacteurs, on augmente celle des amortissements et des provisions (immobilisations, coûts de déconstruction…) et l’on réduit les charges annuelles afférentes. Mais on accroît aussi les dépenses de maintenance lourde. Même si on ignore le montant des soldes annuels résultant de cette opération, ils sont probablement, à tout le moins pour les premières années, confortablement positifs. Cela étant, outre le fait que le principe consistant à transférer des coûts nouveaux sur les générations futures afin d’augmenter les recettes actuelles est contraire à l’esprit du développement durable, le montant des charges supplémentaires résultant de ce prolongement de la durée de vie est incertain, ne serait-ce que parce qu’on ne dispose pas d’une expérience solide en la matière et que les coûts de maintenance non prévus augmentent, en général, significativement avec le temps. Sur la base d’un rapport établi par le cabinet Wise-Paris, l’association écologiste Greenpeace estime ainsi que les investissements prévus par EDF d’ici à 2025 (55 milliards d’euros, soit 1 milliard par réacteur), pour prolonger la durée de vie des 56 réacteurs (hors Fessenheim) de quarante à soixante ans sont non seulement prohibitifs, mais aussi sous-estimés. Selon l’ONG, il faut plutôt prévoir 1,35 milliard d’euros par réacteur pour les maintenir dans un état de sûreté identique à celui d’aujourd’hui et 4 milliards pour les amener à un niveau équivalent à celui de l’EPR.

http://www.greenpeace.org/france/PageFiles/266521/greenpeace-rapport-echeance-40-ans.pdf