Edito

Pour de nombreuses générations, Nelson Mandela et tous ceux qui ont été associés à son combat ont constitué un symbole du refus d’un système politique basé sur la “ séparation ” et ont mobilisé les énergies de ceux qui souhaitaient y mettre un terme. Cette mobilisation a également touché les sphères économiques et financières. On pense aux nombreuses campagnes mondiales de boycott menées contre des marques emblématiques (oranges Outspan, Shell…), aux déclarations publiques des dirigeants de grandes entreprises sud-africaines demandant au gouvernement de réformer le régime, à l’émergence de l’investissement éthique moderne aux Etats-Unis, avec notamment le lancement officiel des Principes de Sullivan en 1977 (un an après les événements sanglants de Soweto) qui invitaient les entreprises américaines opérant en Afrique du Sud à se conformer à un certain nombre de normes sociales ou à se retirer du pays. Ces réactions, nombreuses et soutenues, combinées aux sanctions politiques, diplomatiques, économiques et financières de plus en plus pressantes adoptées par l’ONU et certains Etats, ont indéniablement fini par rendre l’apartheid indésirable dans les milieux d’affaires sud-africains et contribué à l’abolition des lois raciales.