Pétrole, gaz et désinvestissement. Peu à peu, les fonds de pension excluent les sociétés pétrolières de leurs actifs

PFZW est un fonds de pension néerlandais créé par les organisations d’employeurs et de salariés du secteur des soins et de la protection sociale. De par sa taille, il s’agit du deuxième fonds de pension aux Pays-Bas. Le 8 février 2024, PFZW a annoncé qu’il avait cédé ses participations dans 310 sociétés pétrogazières, parmi lesquelles TotalEnergies. Le montant des cessions s’élève à 2,8 milliards d’euros. Le fonds explique ne pas avoir été convaincu par les plans de décarbonation de ces entreprises. Il ne conserve que 7 compagnies du secteur pétrogazier dans son portefeuille : Cosan (Brésil), Galp Energia (Portugal), Graanul Invest (Estonie), Neste Oyj (Finlande), OMV (Autriche), Raízen (Brésil) et Worley Limited (Australie).

Cette démarche fait suite à deux années de dialogue au cours desquelles ces sociétés n’ont pas répondu aux attentes et demandes de PFZW (communication d’objectifs sur la réduction de leurs rejets de GES, engagement à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, plans à court, moyen et long termes crédibles pour réaliser ces objectifs). Selon Joanne Kellermann, présidente du conseil d’administration de PFZW, dans ce secteur, le passage des énergies fossiles aux énergies à faibles émissions de carbone est trop lent. Le fonds a précisé qu’il allait désormais cibler les grands consommateurs de combustibles fossiles comme les compagnies d’électricité et les producteurs de matériaux à forte empreinte carbone.

De l’autre côté de l’Atlantique, l’État de New York a annoncé le 15 février qu’il allait commencer à céder des participations dans huit sociétés pétrolières, et ce, en dépit des pressions exercées par les militants anti-ESG. En décembre 2020, le contrôleur de l’État, Thomas DiNapoli, qui gère le fonds de retraite de l’État (environ 250 milliards de dollars d’actifs sous gestion), a déclaré que son bureau lancerait une évaluation secteur par secteur de ses avoirs en combustibles fossiles et se départirait de ceux qui ne répondraient pas aux « normes minimales » en matière de risques climatiques. Cela a déjà conduit le fonds à céder ses participations dans 55 sociétés.