Rio Tinto signe un protocole d’accord avec un groupe d’autochtones australiens pour le développement d’énergie solaire

Le 24 mai 2020, la société Rio Tinto a détruit une grotte située dans les gorges de Juukan (Australie) en vue d’étendre une mine de fer. Ce lieu était considéré comme un site ancestral sacré par ses actuels propriétaires traditionnels, les Puutu Kunti Kurrama et les Pinikura. Il témoignait de 46 000 ans d’occupation continue, ce qui en faisait le seul site intérieur d’Australie à présenter des signes d’occupation humaine ininterrompue depuis la dernière période glaciaire. Cet événement a eu des répercussions importantes sur le groupe, puisque plusieurs hauts dirigeants, dont le directeur général, ont démissionné, et le président a renoncé à briguer un nouveau mandat.

Dans une approche plus conciliante, le 20 octobre 2020, Rio Tinto a conclu avec Yindjibarndi Energy Corporation (YEC) un protocole d’accord pour étudier les opportunités de collaboration sur des projets d’énergie renouvelable dans le pays des Yindjibarndi (région de Pilbara, Australie occidentale). L’objectif est d’explorer le développement potentiel d’une installation photovoltaïque pour remplacer partiellement dans la région les quatre centrales électriques au gaz de Rio Tinto.

YEC a été créée en juin à la suite d’un accord entre la Yindjibarndi Aboriginal Corporation (YAC) et le producteur d’énergies renouvelables philippin ACEN Corporation, dans le but de faire progresser le développement de grands projets d’énergie renouvelable dans le Yindjibarndi Ngurra (territoire Yindjibarndi), une région d’environ 13 000 km2 jouissant de titres autochtones au bénéfice du peuple Yindjibarndi. Ce partenariat apportera des avantages à long terme à la communauté aborigène, tout en préservant les zones d’importance culturelle, spirituelle et environnementale dans le Ngurra. Cette collaboration est l’une des plus grandes initiatives d’énergie renouvelable dirigées par des autochtones en Australie. Simon Trott, directeur général de Rio Tinto Iron Ore, a reconnu que son groupe avait une empreinte carbone importante dans le Pilbara et qu’il explorait des solutions innovantes pour y remédier, y compris de futures collaborations avec d’autres groupes de propriétaires traditionnels de la région.