Nourriture ou énergie, il va bientôt falloir choisir. Ne pourrait-on pas éviter ce dilemme ?

En 2022, malgré le conflit en Ukraine, la « percée » des énergies fossiles dans le bouquet énergétique mondial ne semble pas avoir eu lieu. Les énergies renouvelables ont tenu leur rôle. Celles-ci ne sont toutefois pas sans poser de problèmes, en particulier lorsqu’elles génèrent des conflits d’usage pour l’eau (avec l’hydraulique) ou pour les terres (avec le photovoltaïque et les agrocarburants). Dans le futur, la compétition entre l’alimentation (et la préservation de la qualité des sols) et l’énergie va s’intensifier. Le 9 mars 2023, l’association Transport & Environnement (T&E) a publié une étude qu’elle a commandée auprès de l’Institut de recherche sur l’énergie et l’environnement situé à Heidelberg (Allemagne).

Dans ce document, T&E affirme que les terres utilisées dans l’Union européenne pour produire des agrocarburants (9,6 millions d’hectares) pourraient répondre aux besoins caloriques de 120 millions de personnes. Par ailleurs, l’ONG indique qu’il faut 40 fois plus de terres pour alimenter une voiture qui fonctionne aux agrocarburants que d’espaces alloués aux fermes solaires pour produire l’énergie nécessaire à un véhicule électrique. En d’autres termes, seulement 2,5 % des terres actuellement consacrées aux agrocarburants permettraient de produire la même quantité d’énergie solaire. Ramené à son état naturel, le reste de la surface pourrait absorber deux fois plus de CO2 que ce qui est censé être économisé grâce à l’alimentation des véhicules avec des agrocarburants.