Selon des syndicats, le groupe EssilorLuxottica fait obstacle à la liberté syndicale aux États-Unis

Plusieurs organisations syndicales ont déposé une plainte, le 15 juillet 2021, à l’encontre de Luxottica (filiale d’EssilorLuxottica) sur la base des Principes directeurs de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) à l’intention des entreprises multinationales. Elles allèguent de graves violations à la liberté d’association des travailleurs dans le centre de fabrication et de distribution de Luxottica à McDonough (État de Géorgie, États-Unis). Les syndicats affirment que les directions mondiales installées à Charenton-le-Pont (France) et à Milan n’ont pas fait preuve de diligence raisonnable pour garantir le respect des Principes directeurs de l’OCDE qui exigent que la direction des multinationales ne s’ingère pas dans le droit d’organisation des salariés.

Les syndicats font état de l’utilisation par la direction d’une application éditée par l’entreprise et baptisée « LiveSafe ». Initialement, cette application était destinée à informer les salariés sur les problèmes engendrés par la COVID-19 sur le lieu de travail. Mais, à la place de cela, la direction s’en sert pour adresser des messages antisyndicaux à propos de prétendus risques liés à la syndicalisation. De plus, la direction a créé un site internet diffamant les syndicats et insinuant que les travailleurs seraient confrontés à des conséquences désastreuses s’ils signaient une « carte syndicale » ou optaient pour une représentation du personnel. L’entreprise a également embauché des consultants antisyndicaux et a exigé des salariés qu’ils assistent à des réunions dénigrant les syndicats, sans aucune possibilité de réponse de la part des partisans syndicaux. Les organisations syndicales ont simultanément déposé leur plainte auprès des points de contact nationaux (PCN) des États-Unis, de la France et de l’Italie.