La société de réassurance Swiss Re a conclu un contrat de captage du carbone de l’air à long terme avec Climeworks

Pour réduire leurs émissions de GES, les entreprises interviennent à plusieurs niveaux : amélioration de l’efficacité énergétique de leurs installations, de leurs processus de production et de leurs produits et services, etc. ; intégration de matériaux recyclés dans le cycle de production ; évolution du mix d’activité ; appel aux énergies renouvelables, etc. Toutefois, dans la plupart des cas, tous ces leviers ne peuvent suffire à éliminer complètement les rejets de GES. C’est pourquoi les sociétés se tournent vers des mécanismes permettant de compenser les émissions résiduelles résultant de leurs opérations. Le géant de l’assurance et de la réassurance Swiss Re a ainsi annoncé, le 25 août 2021, qu’il avait conclu avec la société suisse Climeworks un contrat d’achat à long terme de captage direct et de stockage du dioxyde de carbone de l’air. Le contrat porte sur une durée de dix ans et sur un montant global de 10 millions de dollars.

La solution technologique de décarbonisation (Direct Air Capture – DAC) proposée par Climeworks en Islande filtre le CO2 de l’air ambiant grâce à l’énergie géothermique. Selon Climeworks, le carbone émis lié au développement et à l’exploitation des installations représente 10 % du carbone capté. Le CO2 récolté est ensuite dissous dans l’eau et injecté sous terre à de très grandes profondeurs. Les molécules de CO2 réagissent avec la roche basaltique environnante et forment des minéraux carbonatés stables. Cette technologie reste cependant très coûteuse (plusieurs centaines de dollars par tonne de CO2 éliminé). Il est donc primordial que les clients des groupes spécialisés s’engagent à conclure des accords d’achat à long terme. À ce titre, le contrat établi entre Climeworks et Swiss Re serait sans équivalent dans le monde. Mais, outre le fait que les technologies de captage soient encore trop peu éprouvées pour en percevoir les éventuels effets secondaires, leur impact est très marginal et ne doit pas cacher que la priorité demeure la transformation des modèles économiques de l’ensemble des industries. On estime aujourd’hui qu’à l’échelle mondiale, la capacité totale de traitement des usines de capture et de stockage ou d’utilisation du carbone s’élève à 38,5 millions de tonnes, soit moins d’un millième des émissions annuelles mondiales de carbone qui dépassent les 50 milliards de tonnes.