Popularisé au milieu de la décennie, le terme « ubérisation » (dérivé du nom de l’entreprise californienne Uber) décrit un nouveau phénomène qui s’inscrit dans l’économie collaborative. Si ce phénomène permet à de nombreuses personnes de trouver des petits boulots tout en bénéficiant d’horaires flexibles, il se caractérise aussi par une précarisation de leur situation. Considérées comme des entrepreneurs indépendants, ces personnes ne bénéficient pas des avantages liés au statut de salarié. Aussi, dans de nombreux pays, les protestations se sont multipliées pour obtenir de meilleures conditions de travail comme cela a été le cas dernièrement aux Etats-Unis (IE n° 301). Mais le 11 septembre, le parlement californien a peut-être changé la donne en approuvant la modification des codes du travail et de l’assurance-chômage de l’Etat. A partir du 1er janvier 2020, le statut de travailleur indépendant de plusieurs secteurs d’activité pourra être requalifié en salarié, y compris (et surtout) dans le cas des plates-formes comme Uber. Cette requalification permettra à ces travailleurs de bénéficier des avantages liés à ce statut (salaire minimum, chômage, protection sociale…). Le texte définitif doit encore être approuvé par le gouverneur qui lui a déjà apporté son soutien. Cette réglementation pourrait faire tâche d’huile. Ainsi, le gouverneur de New York s’est-il dit intéressé par une initiative similaire dans son état. Le parcours du combattant n’est cependant pas terminé, les Uber et autres Lyft ont, en effet, promis de réagir à différents niveaux juridiques.