Chevron prend des engagements pour réduire ses rejets de GES, mais ils restent insuffisants

Selon le CDP, cent entreprises pétrolières et gazières seraient à l’origine de 52 % de l’ensemble des rejets de gaz à effet de serre d’origine anthropique émis depuis le début de la révolution industrielle. Aussi le secteur est-il particulièrement visé par les associations et les investisseurs engagés. Le 18 décembre dernier, la société de gestion de portefeuilles Arjuna Capital et l’association spécialisée dans le « plaidoyer actionnarial » As You Sow ont demandé à la « supermajor » Chevron de s’aligner sur les objectifs de l’accord de Paris. Cette dernière a, de fait, annoncé, le 7 février, qu’elle s’engageait à réduire l’intensité de ses émissions de méthane de 20 % à 25 % entre 2016 et 2023, ainsi que l’intensité des rejets dus au torchage de 25 % à 30 %, y compris pour les activités dans lesquelles elle n’est pas opératrice. Ce changement de stratégie a sans doute pour objectif de désamorcer l’inscription d’un projet de résolution émanant d’actionnaires lors de la prochaine assemblée générale du groupe. Cela étant, la demande d’Arjuna et d’As You Sow ne porte pas que sur les émissions dues aux opérations de Chevron. Elle vise également celles qui résultent de l’utilisation de ses produits, qui représentent, si l’on se réfère aux chiffres fournis par la profession, 90 % environ des rejets de GES induits par les activités des entreprises pétrolières et gazières. Les deux organisations attendent donc, à tout le moins, que Chevron prenne aussi des engagements pour réduire l’intensité carbone de ses produits. Reste enfin que pour être réellement en ligne avec les objectifs de l’accord de Paris, une diminution de l’intensité carbone ne suffit pas, il faut aussi que le volume global des rejets soit réduit.