En Thaïlande, une entreprise attaque, pour diffamation, des migrants exploités

Le 2 septembre 2016, quatorze migrants portaient plainte devant le tribunal du travail du district de Sai Buri (Thaïlande) contre l’entreprise agroalimentaire thaïlandaise Betagro, cliente de la ferme-usine (Thammakaset 2), dans laquelle ils avaient travaillé dans des conditions assimilées à de l’esclavage (voir IE n° 243). Ils réclamaient à l’entreprise 44 millions de baths de dommages et intérêts (1,1 million d’euros environ). Un jugement de la Cour suprême est attendu d’ici à la fin de l’année. Quelques mois auparavant, en juillet 2016, les anciens travailleurs de la ferme avaient dénoncé leurs conditions de travail devant la Commission nationale des droits humains : journées de travail pouvant atteindre vingt heures, salaires inférieurs au minimum légal, confiscation des papiers d’identité, hébergement déplorable, etc. En réponse, Thammakaset avait assigné les quatorze Birmans pour diffamation en octobre 2016, arguant qu’ils avaient porté atteinte à sa réputation et présenté pour leur défense des documents falsifiés. En août 2017, le tribunal de Don Mueang a accepté cette mise en cause et les quatorze migrants ont été entendus le 4 octobre par le juge, qui a décidé leur mise en liberté sous caution jusqu’au jugement prévu en février prochain. Les migrants ne pouvant payer la caution demandée, le tribunal a accepté qu’ils restent en liberté contre l’engagement sous serment qu’ils ne quitteraient pas le pays et resteraient à la disposition de la justice.