Le projet de loi sur la santé présenté au Conseil des ministres le 15 octobre par la ministre française des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, comprend une proposition d’étiquetage des emballages des produits alimentaires, afin d’informer les consommateurs sur les propriétés nutritionnelles de ces produits. Il sera concrétisé par un affichage visuel, volontaire, lisible et dont les modalités pratiques seront élaborées par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). Fin septembre, le groupe de distribution français Carrefour a anticipé la réglementation en élaborant sa propre signalétique, qu’il souhaite déployer d’ici à la fin de l’année. Aussi, le 13 octobre, des spécialistes en santé et nutrition, des associations et des sociétés savantes, orchestrés par la Société française de santé publique (SFSP), ont-ils produit une tribune libre dénonçant le « court-circuitage » de la future réglementation par Carrefour en estimant que « les seuils, la forme et les messages retenus ont été fixés sans aucune validation scientifique ». Ils ont également lancé une pétition demandant au groupe de renoncer à son initiative tant qu’un système unique n’aura pas été validé par les pouvoirs publics.