Le Forum citoyen pour la RSE (FCRSE) a été lancé en 2004 par Guillaume Duval (ancien rédacteur en chef de la revue Alternatives Economiques), Michel Capron (ancien professeur émérite de sciences de gestion à l’université Paris VIII-Saint-Denis), Eric Loiselet (cofondateur du Forum pour l’investissement responsable) et Bernard Saincy (ancien directeur de cabinet de Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT de 1999 à 2013). L’objectif du FCRSE est d’apporter une expression publique des organisations de la société civile (associations écologistes, de solidarité internationale et de défense des droits humains, de syndicats, d’experts…) sur la RSE.
Installée par le Premier ministre au sein de France Stratégie début 2013, la Plateforme RSE « émet des avis sur les questions qui lui sont soumises et formule des recommandations sur les questions sociales, environnementales et de gouvernance soulevées par la responsabilité sociétale des entreprises ». Elle est constituée de 5 pôles : entreprises et monde économique ; organisations syndicales de salariés ; organisations de la société civile ; chercheurs et développeurs de la RSE ; et institutions publiques.
Le FCRSE a intégré la Plateforme RSE dès 2013. Le 25 octobre 2023, le collectif en a annoncé son retrait. Dans son communiqué, il précise qu’il refuse « d’être la caution « société civile » d’une instance déséquilibrée, paralysée et sans influence ». L’organisation reproche à cette instance de ne parvenir qu’à des « recommandations proches du statu quo » résultant du conflit d’intérêts qui découle de « la participation d’acteurs économiques, qui se retrouvent donc « juges et parties » de leurs propres pratiques ». Le FCRSE s’inquiète aussi de l’élargissement des prérogatives de la Plateforme prévu par la loi du 22 août 2021, qui lui accorderait un pouvoir décisionnaire comme sur la reconnaissance des labels de commerce équitable.
Les associations CCFD-Terre Solidaire et Sherpa ont également annoncé leur retrait de la Plateforme. Les Amis de la Terre France et ActionAid France en décembre 2017, puis Amnesty International France en 2022, avaient pris une décision identique.