Biodiversité, océans, mines

Le dernier Congrès mondial de la nature de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) s’est tenu du 3 au 11 septembre 2021 à Marseille. Les délégués ont massivement voté en faveur de la motion 69 appelant à un moratoire sur l’exploitation minière en haute mer et à la réforme de l’Autorité internationale des fonds marins (ISA). Quatre-vingt-un gouvernements et agences gouvernementales ont voté en faveur du moratoire, dix-huit ont voté contre et vingt-huit se sont abstenus (parmi lesquels la France). Cinq cent soixante-dix-sept ONG et organisations de la société civile ont également voté pour (trente-deux ont voté contre et trente-cinq se sont abstenus). Si cette motion n’est pas contraignante, le message est clair : une très large majorité de la communauté internationale ne souhaite pas ouvrir l’océan profond à l’exploitation minière. En début d’année, plusieurs grandes entreprises avaient rejoint l’appel à un moratoire formulé par des ONG et des personnalités (IE n° 343). À une question écrite adressée par un actionnaire au groupe Renault lors de son assemblée générale le 23 avril 2021, ce dernier avait lapidairement répondu que « le groupe Renault [était] très attentif au débat sur les impacts environnementaux potentiels de l’exploitation des gisements sous-marins et [menait] actuellement une réflexion sur ce sujet. Aucune ressource de ce type [n’entrait] aujourd’hui dans la chaîne d’approvisionnement du groupe Renault ».