Un rapport officiel appelle à tenir compte de la nature dans nos démarches économiques

Un rapport de 600 pages commandé par le Trésor britannique, et publié le 2 février, fait une évaluation complète de l’importance économique de la nature. Pour le professeur Partha Dasgupta, économiste de l’université de Cambridge qui a mené l’étude, nous ne pouvons pas espérer une croissance et un développement économiques véritablement durables si nous ne reconnaissons pas que notre prospérité à long terme repose sur un rééquilibrage entre notre demande de biens et de services provenant de la nature et la capacité de cette dernière à les procurer. Il est également nécessaire de prendre pleinement en considération l’impact de nos interactions avec la nature. Le rapport exhorte les gouvernements à proposer une forme de comptabilité nationale différente de celle du PIB et incluant l’épuisement des ressources naturelles. Il réclame aussi de nouvelles institutions supranationales pour protéger les biens publics mondiaux tels que les forêts tropicales et les océans. Les pays les plus pauvres devraient être rémunérés pour préserver les écosystèmes, tandis que des redevances pour l’utilisation des eaux non territoriales devraient être perçues pour empêcher la surpêche. De plus, le document indique que presque tous les gouvernements exacerbent la crise de la biodiversité en finançant davantage les initiatives qui exploitent la nature que celles qui la protègent. Une estimation prudente du coût global des subventions qui nuisent à la nature est d’environ 4 000 à 6 000 milliards de dollars par an. Pour Nicholas Stern, professeur à la London School of Economics, « pour inverser les tendances, il faut agir maintenant […], cela coûterait beaucoup moins cher que d’attendre ».